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charge de ceux qui doivent contribuer pour soulager les pauvres, et dont la contribution serait d’autant diminuée. Je vous prie de me mander, en m’informant du parti qui aura été pris par vos habitants, et en m’envoyant l’état de vos pauvres, s’il y a dans votre paroisse quelque aumône annuelle de ce genre : vous voudrez bien me marquer en quoi elle consiste, quelles personnes sont chargées de la payer, si elle est exactement acquittée, et, dans le cas où elle ne le serait point, depuis combien d’années le payement en est interrompu ; enfin, par qui et dans quelle forme se fait la distribution de cette aumône. Il y en a quelques-unes qui ont été réunies par le Conseil à des hôpitaux : il ne faut pas omettre d’en faire mention, et je vous prie en ce cas de me mander si vous pensez qu’on puisse les employer dans votre paroisse de façon à les rendre plus utiles qu’elles ne le sont, étant réunies aux hôpitaux.


III. LETTRE CIRCULAIRE
AUX SUBDÉLÉGUÉS DE L’INTENDANCE.


À Limoges, le 16 février 1770.

Je vous envoie, monsieur, un exemplaire de l’arrêt du parlement de Bordeaux, du 17 janvier dernier, par lequel il est ordonné de tenir, dans chaque paroisse ou communauté, une assemblée pour délibérer sur les moyens de parvenir au soulagement des pauvres. — J’y joins l’instruction que j’ai rédigée sur les moyens qu’il m’a paru le plus convenable de prendre, et sur le projet d’établir dans chaque paroisse des bureaux de charité. Mais, comme les détails dans lesquels je suis entré sont assez compliqués, et sont principalement relatifs au système des offres purement volontaires, j’ai pensé que, dans la plus grande partie des paroisses de campagne, on serait forcé de prendre des moyens plus simples pour remplir les vues que s’est proposées le parlement. C’est dans cette idée que j’ai cru devoir écrire aux curés une lettre en date du 10 février, dont vous trouverez aussi un exemplaire ci-joint, et qui forme comme une espèce d’instruction plus sommaire que la première. Enfin, je vous envoie encore un exemplaire de la délibération prise dans l’assemblée de la ville