Nouveau point de vue sur la religion chrétienne qui, cessant d’être incorporée à un seul empire, devient un lien commun entre plusieurs États, et rend le siège Rome un point de ralliement entre les nations. Autorité des évêques plus grande, et pourquoi plus grande dans l’Église et dans l’État. Comment les évêques ont part au gouvernement et deviennent seigneurs, parce que le gouvernement devenant aristocratique, les évêques durent y rentrer, attendu qu’ils tenaient un rang considérable dans la nation. Examiner comment un gouvernement fondé par la voie des conquêtes est devenu aristocratique en Europe et non pas despotique.
Du gouvernement des Germains. Différence de leurs conquêtes avec celles des Tartares dans la haute Asie. Cette différence vient : 1o des mœurs mêmes des Germains et de la liberté qu’ils conservaient. Différence entre une nation guerrière et une armée de soldats. 2o De l’état des pays conquis déjà gouvernés par des lois supérieures à tout ce que les barbares pouvaient imaginer de plus beau. 3o Du partage des terres fait par les conquérants, qui augmenta la puissance des particuliers à proportion de celle de leurs chefs, et ne laissa à ceux-ci d’autre force que celle des vassaux, sans leur laisser le pouvoir de les opprimer. 4o De l’influence que prit la religion parmi ces nations.
État du commerce à cette époque ; décadence des villes et du commerce intérieur, faiblesse de la marine. Route de la circulation générale sur le globe.
Réflexions sur la nation juive et sur le rôle qu’elle commençait à jouer dans le commerce d’Alexandrie, de Constantinople, et du reste de l’Europe. Misère de l’Italie.
Réflexions sur les deux principales puissances du monde, les Francs et l’empire grec. Guerres d’Italie et d’Afrique.
Comparaison des deux puissances ; leurs avantages et leurs désavantages jugés par les principes de la géographie politique, et par les défauts de leur gouvernement intérieur.
De la Perse, des Arabes, des peuples du nord relativement à l’empire grec.
Ce n’est pas une chose neuve de dire que les Pays-Ras et l’Italie ont ruiné l’Espagne.
Examiner si les princes espagnols n’ont pas pensé plusieurs fois à démembrer les Pays-Bas de leur monarchie ; mais celui qui aurait proposé à Philippe II de les céder à quelque prince, eût été regardé comme un fou, et je ne sais de quel œil la reine de Hongrie regarderait aujourd’hui un homme qui lui ferait la même proposition. Il est du moins bien sûr que les Anglais, en faisant la guerre de 1700, ne croyaient pas rendre à la France et à l’Espagne le service le plus signalé, 1o en fomentant leur union ; 2o en étant à la France un ennemi puissant ; 3o en forçant l’Espagne à s’occuper de son véritable intérêt, la marine.
La maxime qu’il faut retrancher des provinces aux États, comme des
- ↑ Il y a ici une lacune dans le manuscrit de M. Turgot, et nous ignorons combien de pages sont perdues. (Note de Dupont de Nemours.)