devaient être employées en avances à des négociants pour les encourager à se livrer au commerce d’importation par les ports de la Dordogne et de la Charente les plus à portée de cette généralité. Votre intention était alors que ces négociants fissent le commerce pour leur compte, à leurs risques, périls et fortunes, et qu’ils restituassent au mois de juin suivant la somme qui leur aurait été avancée et dont ils auraient joui sans intérêts.
Sur les nouvelles représentations que j’eus l’honneur de vous faire par différentes lettres, dans lesquelles je vous exposais :
Premièrement, l’impossibilité où j’étais de trouver aucun négociant qui voulût se livrer au commerce d’importation dans la province pour son propre compte, quelque encouragement que je pusse offrir ;
Secondement, que, dans la nécessité où j’étais de garantir les négociants de toute perte, ou de faire faire les achats au compte du roi, la somme de 50,000 livres était beaucoup trop faible pour suffire aux achats qu’exigeait la situation de la province ; vous eûtes la bonté, par votre lettre du 21 mars 1770, de m’autoriser à prendre sur la caisse des receveurs-généraux une nouvelle somme de 50,000 écus, destinée uniquement à des achats de grains, conformément au plan auquel je me trouvais forcé par les circonstances.
Fonds accordés, et leur destination. — J’ai donc reçu en 1770 une somme de 80,000 liv. pour des ouvrages publics, une de 20,000 livres pour des achats de riz, et une de 200,000 livres pour des achats de grains. Cette dernière somme devait rentrer au Trésor royal parle produit de la vente des grains. Les trois ensemble formaient un objet de 300,000 livres, dont voici l’emploi.
Travaux publics. — Je commence par l’article des fonds destinés aux travaux publics.
La misere était trop universellement répandue dans la province en 1770 pour que je pusse entreprendre d’une manière utile d’ouvrir des ateliers de charité dans lesquels on admît tous les pauvres, en suivant le plan que j’ai depuis mis en œuvre en 1771, où la misère n’était portée à l’excès que dans le canton de la Montagne. Ces ateliers de charité, dans l’espace de cinq mois, ont absorbé une somme de 218,000 livres. Pour procurer un secours également efficace en 1770 à toute la province, il aurait fallu une somme de plus de 800,000 livres,