général sur mes ordonnances à compte des fonds destinés aux ateliers de charité, soit par la rentrée des grains vendus.
Entreprendre de calculer les intérêts des différentes sommes avancées jour par jour, en prenant pour époque le jour précis de chaque paiement, et en partant pareillement, pour les déductions à faire à raison des fonds rentrés, du jour précis de la recette de chaque somme, c’eût été se jeter dans un labyrinthe de calculs qui aurait consommé un temps infini, et dont peut-être je n’aurais pas encore vu la fin. J’ai pris le parti, pour simplifier l’opération, de prendre toujours pour époque le 10 de chaque mois, jour auquel le commis à la recette générale faisait tous ses payements. C’était aussi le jour auquel les fonds provenant des grains vendus dans la Montagne étaient censés rentrer au sieur Ardent, et se trouvaient reversés sur-le-champ dans de nouvelles avances par les mandements que lui renvoyaient ses commissionnaires du montant des fonds tirés sur eux pour les dépenses des ateliers de charité. J’ai donc supposé que toutes les avances faites par le sieur Ardent dans le courant d’un mois étaient faites au 10 du mois suivant, et que pareillement tous les fonds qui lui rentraient dans l’intervalle du 10 d’un mois au 10 du suivant, lui rentraient le 10 de ce second mois, et devaient être déduits de la somme de ses avances existant à cette époque ; en conséquence, je lui ai alloué un demi pour 100 de la somme dont il restait en avance à l’échéance de chaque mois. C’est en opérant de cette manière que j’ai trouvé, pour la totalité des intérêts à lui dus à l’époque du 10 novembre 1771, une somme de 8,307 livres 15 sous 10 deniers.
La totalité de ces avances, et par conséquent des intérêts, eût été un peu moindre, si une proposition que j’avais pris la liberté de vous faire le 26 octobre 1770, et que vous adoptâtes par votre réponse du 28 novembre suivant, avait été réalisée. Ma proposition consistait à autoriser le receveur des tailles de Limoges à fournir au besoin pour subvenir à la dépense du transport des grains, laquelle devait être nécessairement payée comptant, des fonds tirés de sa caisse, pour la valeur desquels il lui serait remis des lettres de change tirées par le sieur François Ardent sur quelques-uns des meilleurs banquiers de Paris, payables à trois et quatre usances. Le receveur aurait remis ces lettres de change ou à ses receveurs-généraux, ou