Page:Turquety - Poésies religieuses, 1858.djvu/24

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Brille à leurs yeux comme le port,
Et que, vaincus par la tempête,
Ils ne veulent poser la tête
Que sur l’oreiller de la mort.

Ô Vierge ! écoute leur prière,
Sois indulgenteet souris-leur ;
N’abandonne pas sur la terre
Ces deshérités du bonheur ;
Sois leur appui, sois leur patronne,
Que ton bras sûr les environne
Et défende leur doux sommeil ;
Relève, relève, Marie,
Chaque fleur mourante et flétrie
Qui n’a point de place au soleil.

Oh ! s’il est une âme oppressée,
Une femme au cœur innocent,
Qui garde un nom dans sa pensée
Et qui pleure en le prononçant ;
Oh ! verse l’espoir sur cette âme
Vacillante comme une flamme :
Dis-lui qu’ailleurs on s’aime mieux ;
Dis-lui qu’elle a toujours un frère,
Et que, séparés sur la terre,
Ils seront unis dans les cieux.