Page:Twain - Contes choisis.djvu/171

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de doctorat es-nullité plus brillamment qu’aujourd’hui. Je n’ai jamais vu rien de pareil. Votre observation que le marron d’Inde est de plus en plus en faveur comme article de commerce est simplement calculée pour détruire ce journal. Je vous prie de laisser vos travaux et de partir. Je n’ai plus besoin de vacances. Je ne pourrais plus en jouir, en sachant que vous êtes assis à ma place. Je me demanderais sans cesse avec épouvante ce que vous iriez la prochaine fois recommander à mes lecteurs. Je perds patience quand je songe que vous avez parlé des parcs d’huîtres sous la rubrique : « Le jardinier paysagiste. » Je vous supplie de partir. Rien au monde ne pourrait me décider à prendre un nouveau congé. Ô pourquoi ne m ’avoir pas dit que vous ignoriez tout de l’agriculture ? »

— « Pourquoi, épi de maïs, tête d’artichaut, enfant de chou-fleur ! Mais c’est la première fois qu’on me fait des observations aussi ridicules. Je vous dis que je suis dans le journalisme depuis quatorze ans, et je n’ai jamais entendu dire qu’il faille savoir quelque chose pour écrire dans un journal. Espèce de navet ! Qui rédige les critiques dramatiques dans les feuilles de second ordre? Un tas de cordonniers choisis pour cela et d’apprentis pharmaciens qui connaissent l’art du théâtre comme je connais l’agriculture et pas plus. Les livres, qui donc en rend compte ? Des gens qui n’en ont jamais écrit un. Qui donc fait les articles sur les finances ? Des individus qui ont les meilleures raisons pour n’y rien entendre. Quels sont ceux qui critiquent la manière dont sont menées les campagnes contre les Indiens ? Des gens qui ne sauraient pas distinguer un cri de guerre d’un wigwam, qui jamais n’ont fait de course à pied avec un tomahawk dans la main, et qui n’ont