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Page:Twain - Les aventures de Tom Sawyer, trad Hughes, illust Sirouy, 1884.djvu/175

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LES AVENTURES DE TOM SAWYER.

autour de cette maison — rien qu’un feu follet qui s’envolait par une des fenêtres.

— Justement ! Lorsqu’on voit une de ces lumières bleues gambader quelque part, on peut parier que le fantôme n’est pas loin. Ça va de soi, car il n’y a que les fantômes qui s’en servent.


La maison hantée.
— Je ne dis pas le contraire ; en tout cas, comme ils ne se montrent qu’à minuit, nous serions bien bêtes de nous effrayer en plein jour.

— Allons, je me risquerai ; mais rappelle-toi que je n’y vais pas de bon cœur.

Tout en courant, ils redescendaient la colline. Là, au milieu de la vallée, se dressait la maison hantée. Elle était complètement isolée ; les clôtures qui l’entouraient jadis avaient depuis longtemps disparu ; les mauvaises herbes couvraient jusqu’aux marches d’entrée ; la cheminée s’était écroulée ; les baies des croisées étaient vides et une partie de la toiture s’était effondrée. Les futurs explorateurs contemplèrent un instant l’édifice délabré, s’attendant presque à voir une lueur bleuâtre apparaître à chaque croisée ; puis, se parlant à voix basse, ils obliquèrent à droite et poursuivirent leur route à travers le bois qui couvrait, du côté de Saint-Pétersbourg, la colline de Cardiff.