Page:Twain - Plus fort que Sherlock Holmès.djvu/162

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honnête et travailleur, il avait un cœur d’or et faisait vivre sa mère infirme, de son travail dangereux et pénible.

L’empereur était malade depuis déjà un mois, lorsque ces deux jeunes gens se rencontrèrent un soir vers neuf heures. Tommy était en route pour sa besogne nocturne ; il n’avait naturellement pas endossé ses habits des jours de fête, et ses sordides vêtements de travail étaient loin de sentir bon ! Jimmy rentrait d’une journée ardue ; il était d’une noirceur inimaginable ; il portait ses balais sur son épaule, son sac à suie à la ceinture ; pas un trait de sa figure n’était d’ailleurs reconnaissable ; on n’apercevait au milieu de cette noirceur que ses yeux éveillés et brillants.

Ils s’assirent sur la margelle pour causer ; bien entendu ils abordèrent l’unique sujet de conversation : le malheur de la nation, la maladie de l’empereur. Jimmy avait conçu un projet et il brûlait du désir de l’exposer.

Il confia donc son secret à son ami :

— Tommy, dit-il, je puis guérir Sa Majesté ; je connais le moyen.