Page:Twain - Plus fort que Sherlock Holmès.djvu/76

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’en ce moment il rumine quelque idée dans son cerveau infatigable.

— Ma foi oui, on le dirait ; mais regarde donc cet air grave, cette solennité impressionnante ! On dirait que chez lui l’esprit absorbe le corps ! Tu ne te trompes pas tant, en lui prêtant les facultés d’un pur esprit ; car il est déjà mort quatre fois, c’est un fait avéré : il est mort trois fois naturellement et une fois accidentellement. J’ai entendu dire qu’il exhale une odeur d’humidité glaciale et qu’il sent le tombeau ; on dit même que…

— Chut, tais-toi et observe-le. Le voilà qui encadre son front entre le pouce et l’index, je parie qu’en ce moment il est en train de creuser une idée.

— C’est plus que probable. Et maintenant il lève les yeux au ciel en caressant sa moustache distraitement. Le voilà debout ; il classe ses arguments en les comptant sur les doigts de sa main gauche avec l’index droit, vois-tu ? Il touche d’abord l’index gauche, puis le médium, ensuite l’annulaire.

— Tais-toi !