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Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/204

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Pendant que j'essayais de deviner à quel jeu pouvaient bien servir ces morceaux de bois, un matelot entra et retourna la première fiche « vide » ; au revers apparut l’inscription « plein ». Il fit d’autres changements que j’ai oublié de noter, et je compris alors le rôle joué par ce cadre à fiches. Son rôle était d’indiquer la répartition du lest dans le bateau, et, chose remarquable, le lest était de l’eau. J'ignorais qu’un navire se fût jamais lesté avec de l’eau. J’avais lu seulement, un jour par hasard, qu’on devait mettre le procédé à l’essai. Ceci vous prouve que de nos jours entre l’essai d’un procédé nouveau et son adoption, il s’écoule très peu de temps, lorsque l’essai a paru concluant.

Accroché au mur, à côté du cadre à fiches, il y avait un plan du navire, montrent qu’il existait à bord vingt-deux grands « ballast » destinés à contenir de l’eau. Ces ballast sont dans la cale, entre la vraie coque du bâtiment et une fausse coque. Ils sont séparés par des cloisons étanches perpendiculaires à l’axe ; un compartiment également étanche coupe la cale en deux, aux quatre cinquièmes de la longueur du bateau en partant de l’avant. Ces cloisons forment un chapelet de « ballast » sur une longueur de quatre cents pieds et d’une profondeur de cinq à sept pieds. Quatorze