Aller au contenu

Page:Uhland - Poésies choisies, 1895, trad. Pottier de Cyprey.djvu/36

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée




RENONCEMENT


Qui donc marche à travers le jardin, à la pâle lueur des étoiles ? A-t-il quelque doux espoir ? La nuit lui sera-t-elle propice ? Ah ! c’est le joueur de harpe ; il tombe au pied de la tour, d’où brille une lumière tardive, et commence cet hymne en faisant vibrer ses cordes :

« Du haut de cette demeure, jeune femme, prête l’oreille à un chant qui t’est dédié ; qu’un rêve du temps fleuri de ton enfance vienne doucement te caresser ! Je suis venu quand sonnait la cloche du soir, je veux partir avant le jour, et ne pas voir le château, d’où je me suis enfui, éclairé par les rayons du soleil.

« Je suis resté loin de la salle étincelante de lumières, où tu trônais, où, autour de toi, de nobles seigneurs étaient joyeusement assis à un somptueux festin ; ne connaissant que la joie, ils auraient demandé des chants pleins de gaieté, sans égards pour les accents plaintifs de l’amour, ni pour les souvenirs d’enfance.

« Triste crépuscule, disparais ! Sombres arbres, brillez de nouveau, pour que je retrouve la félicité dans le pays enchanté de mon enfance ! Je