Page:Ujfalvy - La Hongrie, son histoire, sa langue et sa littérature.djvu/24

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encore ce qu’il y avait de salutaire dans ses réformes, et la noblesse et le clergé ne voulaient pas le comprendre au détriment de leurs intérêts. L’abolition du servage et la modification dans un sens plus libéral des statuts des corps de métiers ; la suppression des droits féodaux, la soumission des nobles aux charges publiques, l’abolition des états, l’introduction d’un code national, la réduction du nombre des couvents, l’édit de tolérance et un autre sur la liberté de la presse soulevèrent le paysan, le bourgeois, le noble et le prêtre contre lui. Mais en rendant la langue allemande obligatoire pour tout enseignement, il porta l’irritation à son comble ; le peuple, excité par le clergé et la noblesse, se révolta, et l’empereur fut forcé, le 28 janvier 1790, de revenir sur plusieurs de ses innovations. Phénomène remarquable, un prince voulant donner des libertés à un peuple qui n’en voulait pas. Son frère, Léopold II, sut rendre le calme à la Hongrie, et sous ses successeurs, le grand Palatin (l’archiduc Joseph), administra la Hongrie avec un esprit de conciliation et d’impartialité auquel tous les partis durent rendre hommage.