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garus au nom Hun. Ainsi, dit l'historien hongrois Géza : Menroth gigans duos filios generavit, ex quibus Hunni sive Hungari exorti sunt. Même les noms des deux fils de Menroth lui sont connus : Cum autem Hunoret Magor Menroth essent primogeniti . . . Un autre historien, Ipolyi ([1]), va plus loin encore : il soutient avec le plus grand sérieux que les noms des deux fils de Nemrod s'identifient avec les deux noms des races : Huns et Magyares, qu'ils sont les aïeux des deux peuples différents, et qu'il faut lire Hunni et Hungari à la place de Hunni sive Hungari. Qui est-ce qui ne trouvera pas une analogie surprenante entre cette tradition fantaisiste et la légende slave d'après laquelle les frères Tchèque, Lèque et Russe sont les aïeux des trois grandes races slaves : tchèque, polonaise et russe ([2]).

  1. Magyar Mythologia.
  2. De même on fait descendre les trois grandes familles des langues sémitiques, chamitiques, japhétiques ou ariennes des trois fils de Noé. Le sémitique, comme souche de l'hébreu, de l'arabe, etc.; le chamitique, comme souche du libien, du copte, de l'ancien égyptien, etc., et l'aryah enfin mère de toutes les langues indo-germaines. Supposé la justesse de cette hypothèse, il ne sera pas impossible de trouver dans la suite des temps des points de contact entre ces trois branches principales.