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origine plus loin que tous les documents, que toutes les traditions, et à chercher des contes fantaisistes pour satisfaire leur vanité nationale. Entre les peuples modernes nous voyons le même spectacle ; le peuple magyare n'est donc pas le seul qui soit tombé dans une si grosse erreur. Il est à regretter que ce préjugé national ait même aveuglé le plus grand philologue hongrois Révay qui ne voulait pas même admettre la possibilité d'une parenté entre les langues finnoises et son idiome natal. Mais bientôt on découvrit l'antique sanscrit et son affinité indiscutable avec presque toutes les langues modernes; la question sur l'origine du magyare intrigua de plus en plus tous les savants de l'Europe, et il fallait bien que la lumière se fit aussi dans ce petit coin obscur de la science philologique. Schott prouva le premier l'affinité entre les langues altaïques ; Boller ([1]), plus explicite encore, fit des cours remarquables sur le même sujet, et Hunfalvi ([2]) fut

  1. Die finnischen Sprachen. Sitzungsbericht der Kais. Akademie der Wissenschnften. Iahrgang, 1853, 1854, 1855.
  2. Tajékozas a magyar mjelvtudományban. Pesten, 1852, et Magyar Akademiai Ertesitœ, 1852-55.