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La plus grande partie de la nation, imbue d'un esprit païen et foncièrement oligarchique, s'opposait toujours avec plus ou moins de force sous les règnes des Arpádes aux efforts que faisaient les rois pour rendre la langue latine la seule dominante. Ce ne furent que les monarques issus du sang français, les princes de la maison d'Anjou, qui parvinrent à calmer cette effervescence, grâce à leur sage politique. Mais ce ne fut guère que sous Mathias Corvin que la littérature nationale commença à se relever. Par malheur, les siècles suivants apportèrent à son essor de si puissantes entraves que cette jeune poésie dut succomber dans une lutte inégale. Nous avons exposé dans nos notes historiques la création successive d'écoles et d'universités en Hongrie. C'est en 1473 qu'un homme d'une haute intelligence, André Hesse, fonda à Bude la première imprimerie de laquelle sortit le Chronicon Budense. La poésie et la prose furent également cultivées, et les sciences et les arts commencèrent à fleurir. Nous citerons entre les plus anciens écrivains du pays magyare, Simon Kéza, Jean de Kikellö et Laurent de Monacsics.