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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE

Je te parlais, en commençant ma lettre, de documents que j’avais collectionnés pendant mon long silence ; dans le nombre se trouvent deux curieux autographes que je me propose de copier à ton intention ; d’abord je vais te raconter comment ils sont tombés en mon pouvoir.

Dimanche dernier, nous avions quelques visites ; le dîner ayant été des plus gais, au dessert la conversation prit un tour tant soit peu badin. L’avocat, probablement mis en belle humeur par la présence de Rose qui servait, laissa tomber du haut de sa cravate blanche quelques histoires légèrement croustilleuses ; X… se montra presque spirituel, et Lucien, le brillant causeur, fut d’une gaîté contagieuse. Lorsqu’on quitta la table, ces messieurs, se trouvant en joyeuse disposition, allumèrent des cigares et se dirigèrent vers le jardin ; là, n’étant plus gênés par la présence des dames, ils s’en donnèrent à