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LETTRE DIX-SEPTIÈME


deux cœurs unis par les liens d’une douce sympathie, etc., etc.; puis, s’essuyant le front, — il y avait de quoi, — il passa brusquement à la péroraison, c’est-à-dire qu’il me demanda en bonne et due forme la main de mademoiselle Albertine.

Je n’ai pas besoin de te dire si je jouai la surprise ; j’eus l’air de tomber des nues ; je me défendis, je fis mille objections, qui, toutes, furent levées bien entendu, et comme, en définitive, je suis seule au monde, et ne dépends que de moi, je me laissai arracher un consentement que monsieur accueillit en se précipitant, ivre de joie, sur ma main, que je lui abandonnai sans résistance, et dont il se contenta, faute de mieux.

Restait à fixer la date du mariage ; là encore il fallut me faire violence, car je pense avec toi que ces messieurs ne sauraient attendre trop longtemps et payer trop cher ce qu’ils désirent si impatiemment.