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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE


aussi fûmes-nous acclamés par les intimes présents ; X…, enthousiasmé, déclara que nous étions plus forts qu’au Gymnase ou à la Comédie-Française.

Lucien était ravi de ce succès inattendu, présage d’un autre sans prix à ses yeux. Moi, presque honteuse de m’être laissé deviner, je me dérobai à tous les compliments sous prétexte de migraine, et, rentrée chez moi, j’évoquai un à un, avec volupté, les bienheureux souvenirs de cette répétition, ce qui ne m’empêcha pas, le soir, de rester insensible aux sollicitations muettes de mon beau poursuivant, et de me rendre complétement inabordable, en m’accrochant sans rémission à la crinoline de ma tante.

Le lendemain, jour mémorable ! fut en grande partie employé en préparatifs sans fin, dont je te fais grâce.

Huit heures sonnent ! notre petite salle, brillamment éclairée, est garnie de specta-