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LETTRE VINGT-SIXIÈME


prochai d’elle instinctivement, comme pour me mettre sous sa protection. Un coup d’œil suppliant de Lucien vint me rappeler la parole donnée. Il n’y avait plus à reculer.

Une fois dans ma chambre, après avoir hermétiquement fermé du côté de ma tante, j’eus soin de laisser la porte du corridor entr’ouverte ; puis je me déshabillai, j’éteignis ma bougie, et j’attendis.

L’heure qui fuyait si rapide une minute avant, me parut alors se traîner avec une lenteur incroyable.

Arrange cela, si tu peux : je redoutais la présence de Lucien, et je la souhaitais en même temps ; ce que je voulais surtout, c’était mettre fin aux angoisses qui me brisaient.

J’étais assise, l’oreille tendue, la main sur mon cœur, cherchant à comprimer ses battements : je suis sure qu’à côté de moi on aurait pu les entendre.