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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE

Enfin, la porte est poussée lentement… c’est Lucien !

Emportée par un mouvement irrésistible, irréfléchi, je me précipite vers lui, j’entoure son cou de mes bras, je cache ma tête sur sa poitrine ; une ardente étreinte répond à cet élan ; ses lèvres cherchent les miennes ; je me sens soulevée de terre et portée dans mon lit !…

Il est là, près de moi, il me tient embrassée ; je sens partout à la fois sa main qui ne se fixe nulle part ; elle s’arrête pourtant, rencontre une des miennes imitant aussi exactement que possible celle de la Vénus pudique, l’éloigne doucement, et… et je meurs de plaisir !…

Toute médaille a son revers, dit-on ; hélas ! je dus me convaincre de cette incontestable vérité ; une vive douleur me tira brusquement de la voluptueuse torpeur dans laquelle j’étais plongée. Lucien essayait de