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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE


de me contenter, pour tout potage, de ton souvenir, quand j’aurais si bien voulu tenir entre mes bras ta gracieuse petite personne.

Sais-tu, chère Adèle, que tu vas joliment t’ennuyer pendant tout un été loin de Paris ? Et toi qui avais si bonne envie de t’instruire, toi qui me faisais de si drôles de questions auxquelles il m’était impossible de répondre, par la raison assez simple que je n’en sais pas plus que toi, à qui j’ai enseigné toute ma science, sais-tu bien que la campagne, le véritable séjour de l’innocence, dit-on, est un lieu mal choisi pour acquérir les connaissances qui te manquent ?

En tout cas, dis-moi ce que tu y fais et à quoi tu t’occupes ; écris-moi souvent, cela te désennuiera ; moi, si je parviens à te trouver une remplaçante telle quelle, je ne manquerai pas de t’en faire part.

En attendant, pour répondre aux mille baisers que tu m’as généreusement envoyés