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LETTRE TROISIÈME


fatales, je le crains, à l’innocence villageoise. Jusqu’à présent, il n’y a peut-être pas grand mal, mais cela ne tardera pas à devenir sérieux, et j’espère bien alors ne rien perdre des détails.

Figure-toi que personne ne se défie de moi ; on me prend pour une enfant. J’ai bientôt dix-huit ans, et c’est à peine si l’on m’en donne quinze ; tu connais mon petit air innocent et réservé : qui ne s’y tromperait ? Toi-même, n’as-tu pas hésité longtemps avant de hasarder une déclaration ? Encore ne t’es-tu risquée qu’en tremblant !

Personne ne se gêne donc devant moi, on me considère comme zéro, et tu penses que je fais tout mon possible pour justifier cette bonne opinion.

Autre chose encore : mes études doivent être singulièrement favorisées par la position du logement que j’occupe. Figure-toi un amour de petite chambre ayant pour dépen-

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