dances deux jolis cabinets : l’un renferme
mon piano et me sert d’atelier ; de l’autre j’ai
fait mon cabinet de toilette. Le tout est
borné par la chambre à coucher de ma tante
d’un côté, et de l’autre par la plus belle
chambre de la maison, celle qui se donne
aux meilleurs amis ou aux personnes qu’on
reçoit avec le plus de considération.
Jusqu’à présent, chère Albertine, tu te demandes en quoi cela peut me faire acquérir les connaissances qui me manquent. Voilà : hier au soir, en furetant partout, je me suis aperçue que, de mon atelier, par une fente presque imperceptible, on voit tout ce qui se passe chez ma tante.
Ce que le hasard avait fait dans mon atelier, j’ai réussi à le pratiquer avec le même bonheur dans mon cabinet de toilette, de façon qu’un second jour, non moins indiscret que le premier, me laisse maîtresse des secrets de la chambre voisine ; et, s’il te