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LETTRE TROISIÈME


plaît, des deux côtés ma vue porte en plein sur les lits : il ne se peut rien passer là que je ne le voie.

Comprends-tu maintenant ? Mon oncle ne restera pas toujours en Algérie, il viendra à B…, et j’aurai bien du malheur, si le mystérieux rideau qui abrite les secrets de son alcôve ne s’écarte pas un tout petit peu en ma faveur ; voilà pour ma gauche ; à droite, j’espère très-fort qu’il se dévoilera aussi quelque friand mystère dont je ferai mon profit.

Ajoute encore à l’avantage de ma position que, mon cabinet et mon atelier fermés, on ne peut rien entendre ni voir de ce qui se passe chez moi. Dans le cas où, pour parfaire mon éducation, il me plairait de passer de la théorie à la pratique, je suis assurée que mes murs ne possèdent ni yeux ni oreilles : tout le monde n’en saurait dire autant.