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LETTRE HUITIÈME


une nouvelle recrue, qui, j’imagine, doit faire un frappant contraste avec la Félicie dont tu médites la conquête. Juges-en.

C’est une blonde fille de la Normandie ; elle a dix-huit ans à peine ; elle est plus grande que ma tante, qui cependant, tu te le rappelles, est d’une belle taille de femme. Et quelles formes avec cela ! quel développement ! quelle surabondance de chair !

Et figure-toi que ce corps géant est surmonté d’une tête petite, ronde, rose et joufflue ; l’œil est d’une étonnante limpidité et l’expression de la physionomie est presque enfantine. Une vraie tête de bébé !

Il faut voir les regards de convoitise que les hommes — maîtres et valets — jettent sur cette belle fille ?

Me J… lui-même est sorti de son imperturbable gravité : à l’aspect de l’éblouissante fraîcheur et des plantureux appas de notre jeune Normande, ses gros yeux se sont écar-