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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE


triarche velu et passionné pour les lentilles.

Mais il te faut la fin de l’aventure.

L’accès de Félicie apaisé, moi revenue de mon ébahissement, la malicieuse fille m’avoua que, depuis un grand quart d’heure déjà, elle avait éventé ma ruse et n’était plus la dupe de mes soubresauts nerveux ; elle ne m’en avait pas moins laissé jouer mon rôle jusqu’au bout, curieuse de l’effet que produirait sur moi le contact de l’insolite parure dont elle est décorée. L’événement avait répondu à son attente.

Au souvenir de mon exclamation si naturellement jetée et de mon brusque mouvement de retraite, nous nous mîmes à rire comme deux folles, et l’entente la plus parfaite, la plus cordiale s’établit aussitôt. Félicie prit ma main timide encore, lui servit elle-même de guide à travers d’épais fourrés que je franchis non sans peine, et bientôt me prouva par des transports aussi vifs que fré-