disposé à acheter tous ceux qui le désiraient. Mais ces malheureux, dans leur crainte superstitieuse des blancs, préférèrent rester aux mains de leurs maîtres et repartir pour des régions dont ils ne devaient jamais revenir. Dix-huit seulement répondirent à mes propositions.
« Ils furent payés par un bon de 300 francs sur les factoreries de Lambaréné[1] et conduits dans la cour de notre poste.
« En cette circonstance, je crus utile d’affirmer, avec une certaine pompe, les prérogatives de notre pavillon. Cet acte, accompli en présence de tant de tribus diverses réunies, devait produire un effet considérable au loin, dans toutes ces régions.
« Vous voyez, leur dis-je, en leur montrant le mât où nous hissions nos couleurs, tous ceux qui touchent notre pavillon sont libres, car nous ne reconnaissons à personne le droit de retenir un homme comme esclave.
« A mesure que chacun allait le toucher, les fourches du col tombaient, les entraves des pieds étaient brisées, pendant que mes laptots présentaient les armes au drapeau, qui s’éle-
- ↑ Lambarené, se trouve sur l'Ogôoué supérieur, entre ce fleuve et au sud du lac Zilé. C’est maintenant, grâce à l'influence française, un centre important au point de vue commercial.