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UNE VIE BIEN REMPLIE

XXII


Avant de repartir pour Paris, M. Mage nous offrit à dîner ; il avait en même temps invité le maire du village, M. Billon et sa dame, un des plus riches propriétaires de la commune et qui n’avait pas sa langue dans sa poche ; on parla un peu de toutes choses, à commencer par le dépeuplement des campagnes.

Le maire disait qu’il fallait fédérer les communes d’un même canton pour organiser souvent des fêtes ; que l’État vote les sommes nécessaires pour faire construire des mairies convenables, avec salles de conférences, spectacles, bals, etc. ; fonder des sociétés de tourisme pour aller à frais réduits visiter Paris et autres villes si possible ; en même temps instituer des sociétés de jeux, propager l’idée de la Caisse des Ecoles, vacances scolaires, pupilles des communes s’occuper aussi des vieillards et infirmes, et pour cela faire, il faut commencer par réunir les maires en congrès dans chaque département et y créer un journal hebdomadaire qui s’occuperait de tout ce qui intéresse les communes.

Nous lisons bien aussi les grands journaux de Paris, il y a beaucoup de papier pour un sou, mais ils ne sont pas intéressants pour nous ; des romans à dormir debout, tant ils sont ineptes ; des tartines à n’en plus finir sur les apaches, des flagorneries envers ceux haut placés et de la réclame ; mais quand on analyse tout cela, il n’en reste plus rien.

Je dis donc qu’il faut intéresser par tous les moyens possibles, les jeunes garçons à rester au village, alors les jeunes filles n’iront pas à Paris.

Quand nous aurons des mairies attrayantes, l’un de nous, instituteur ou tout autre fera, avant d’ouvrir la petite fête ou bal de société, une petite causerie où il montrera qu’à côté de situations enviables, il y a à Paris des milliers de