écus par Brigalot, moyennant cela, il pourrait faire les recherches seul et lui donner la somme qu’il voudrait quand le trésor serait découvert.
La nuit où il se mit à fouiller au pied d’un énorme fouteau[1] centenaire, il fut assommé par le garnement de sabotier, qui s’était caché derrière un massif, et que le pauvre naïf n’avait pu voir, tant il était actionné à piocher la terre. Il va sans dire qu’il ne trouva pas de trésor, mais il rentra chez lui en se traînant et fut longtemps entre la vie et la mort ; de plus, il avait failli perdre la raison, car, si brave qu’il fut, il avait eu le sang retourné en voyant que celui qui le frappait avait deux cornes ; on a su plus tard que le misérable s’était affublé de la peau d’un bouc pour ne pas être reconnu et aussi faire croire que c’était le diable ; enfin, grâce aux soins dévoués de sa femme, la victime de cet attentat était sur pied deux mois après.
L’auteur de ce guet-apens ne cessait pas de rendre visite à sa victime et de lui prodiguer des marques d’amitié ; il faut dire tout de suite que le mobile qui l’avait fait commettre ce lâche attentat, c’est qu’il convoitait la femme de Brigalot ; il espérait que, celui-ci mort, il pourrait épouser sa veuve.
- ↑ Hêtre.