Page:Une galerie antique de soixante-quatre tableaux (Philostrate de Lemnos, trad. A. Bougot).pdf/497

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

le ciel et la terre. Alors le dieu qui éclaire le monde, le fils d’Hypérion, re- commande aux Rhodiens, ses enfants chéris, de se préparer à élever les pre- miers un magnifique autel et à instituer des sacrifices en l’honneur d’Athéna. Maisles Rhodiens dans leur précipitation, montèrent, sans emporter avec eux la semence de la flamme ardente, sur l’Acropole où ils tracèrent une enceinte destinée à des sacrifices sans feu ; Jupiter amenant sur leurs têtes une blanche nuée, couvrit l’ile d’une pluie d’or, et la déesse aux yeux étin- celants accorda aux Rhodiens la supériorité sur tous les mortels dans les travaux des mains. Aussi sur toutes les routes, cheminaient leurs œuvres, semblables à des êtres vivants. Telle fut la récompense accordée à la pieuse pensée des Rhodiens ; une plus grande était réservée à la fidèle observation des rites : Athénà choisit pour son séjour la ville d’Athènes où les premières victimes avaient été brèlées sur ses autels. »

La naissance d’Athénà a été souvent représentée par les artistes anciens (1), mais les monuments que nous connaissons n’offrent qu’une scène ; ici, nous en avons deux, l’une se passant dans l’Olympe, l’autre sur la terre. Un ÿ continent et une île, deux peuples, deux sacrifices, une statue symbolique, È tels sont les éléments de cette seconde scène que l’art moderne rejetterait sans doute dans un lointain vaporeux, mais que l’artisle ancien avait dû ÿ représenter sur le premier plan, etavec des traits nettement arrêtés. Dans

cette composition, la naissance d’Athénà reste toujours la scène principale. Î Avait-elle la même grandeur que dans l’hymne homérique et dans Pindare ? « La déesse, dit l’hymne (2), jaillit soudain de la tête immortelle, brandi : sant une lance acérée ; le grand Olympe trembla terriblement sous le poids dela déesse aux yeux glauques ; tout autour la terre retentit d’un son épou- vantable ; la mer aussi s’agita ; ses vagues sombres se soulevèrent, mais ren- trèrent soudainement dans le calme ; le brillant fils d’Hypérion arrêta un





(1) Ontre le fronton oriental du Parthénon, Pausantas cite un groupe de l’Acropole d’Athènes {, 24, 2). Suivant Strabon (VIII, 343), Cléanthe de Corinthe avait peint la naissance d’Athénà ; nous ne savons rien de plus sur cet ouvrage. Pour les monuments qui sont parvenus jusqu’à nous on peut voir dans Müller-Wieseler. 44. Denkm., n°* 221 et 298, deux pointures archaiques d’après des vases de Volci ; sur l’une (no 227), Athénà sort de la tête dg Jupiter assis ; Apollon joue de la lyre ; derrière Jupiter, Eileithyia (2) assiste le dieu, Arès revêtu de ses armes est ÿ présent. Les personnages paraissent surtout s’intéresser à Jupiter, ce qui n’est pas le cas dans j la peinture décrite par Philostrate. La mème remarque s’applique au n° 228, mais Athénà est debout sur les genoux de Jupiter. Wiescler conjecture qu’Athénà était ainsi représentée sur le fronton oriental du Parthénon. Les n° 125 et 126, dans Millin, Galerie myth., représentent le même sujet. Sur le bas-relief (n° 125) Jupiter est en proie aux douleurs de l’accouchement ; dans le n° 126, qui reproduit les peintures d’une patère étrusque, une déesse (Thana, Ilithya ?) reçoit Athénà sortant avec la lance et le bouclier de la tête de Jupiter assis : Sethlans (Hé- phaestos) est encore armé de la hache et lève les yeux sur l’apparition ; Thalna (Aphrodite) soutient le dieu, Ici encore le personnage principal est Jupiter. Sur les autres représentations, voir Gerhard À. V., 1 à 3. Lenormant et de Witte, Étite des monum. céram., L. LIV-LXV : Berndorf, Ann, d’Inst. 1865, pe 273, a fait l’énumération de tous les vases connus qui repré- sentent co mythe, (2) Hymne Lom. 18,







41