Page:Une galerie antique de soixante-quatre tableaux (Philostrate de Lemnos, trad. A. Bougot).pdf/514

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d’ailleurs que ces êtres, participant d’une double nature, ont un charme par- ticulier ; plus encore qu’une figure idéale de héros ou d’héroïne, ils semblent s’écarter de la réalité ; aux beautés qu’ils empruntent à des sexes différents, ils ajoutent une grâce de plus, une grâce étrange, résultant de la fusion de deux éléments contraires. Tantôt, comme dans le centaure, le contraste de- meure entier ; il serait choquant, si l’art ne ménageait habilement la transi- tion entre une croupe qui n’a rien de l’homme el un buste qui n’a rien du cheval ; tantôt, comme dans l’hermaphrodile, la transition est partout, mais le contraste quoique localisé, est tellement accusé qu’il en paraît brutal ; enfin

PRE RE

Pierre gravée du musée de Florence (d’après Wicar).

dans certaines figures, comme les Amazones, comme Athénà, comme Arté- mis, comme notre Palestra même, il y a encore un contraste, mais un con- lraste qui résulte plutôt de l’accentuation que de l’altération de certaines formes, un contraste qui ne parait point en opposition avec les lois de la na- Lure, un contraste qui semble commandé par la nature même des person- nages représentés el qui, par ce motif, se résout franchement en un accord pour l’esprit. Il n’est pas inutile, d’ailleurs, de faire remarquer que Palestra n’a point, comme l’a cru un critique, des seins atrophiés ou rudimentaires, ce qui aurait présenté aux yeux une image peu gracieuse, C’est une jeune fille dans la fleur de l’âge ; comme telle et aussi parce qu’en sa qualité de pa-