Page:Une galerie antique de soixante-quatre tableaux (Philostrate de Lemnos, trad. A. Bougot).pdf/530

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trate songe à ce qui change et se transforme, non à ce qui demeure ; les dieux tiennent le pinceau, comme le peintre ; de là résulte la variété des spectacles que le monde nous offre.

e). On lit dans le Dictionnaire de Littré : « La plastique, nom donné, chez les Grecs, à toutes les branches de la sculpture et même à toute imitation du corps humain, en y comprenant la graphique. » C’est trop étendre le sens du mot ἡ πλαστική, comme le prouve le passage de Philostrate qui distingue la peinture, par conséquent le dessin, de la plastique, et qui comprend sous ce terme, la statuaire, la sculpture et la glyptique. L’exemple que M. Littré emprunte à Barthélémy (Anach., ch. xxxv, note 27) semble assez mal choisi : « Après eux parurent Dédale et Théodore qui étaient de Milet, auteurs de la statuaire et de la plastique. » Barthélémy ne semble pas comprendre la statuaire dans la plastique, ce qui restreint trop le sens du mot que M. Littré, par sa définition, étend outre mesure. D’ailleurs l’auteur de l’Anacharsis se trompe : le staluaire est un πλάστης aussi bien que le sculpteur, aussi bien qu’un artiste qui modèle l’argile.

f). Le Lygdos ou Lygdinos paraît avoir été un marbre de Paros (Pline, H. N., XXXVI, 13 ; Hésych., Diod. de Sic., II, P. 133). Cependant Pline rapporte qu’autrefois, sans doute avant d’avoir été trouvé dans l’ile de Paros (Lygdinos in Paro repertos esse), le Lygdos était tiré d’Arabie. Arrien (Périple de la mer Erythrée) cite également ce marbre parmi les objets de commerce qu’on allait chercher en Arabie. Il était d’une blancheur remarquable ; la glyptique semble l’avoir employé comme la sculpture.

g). Ils sont d’un vert bleuâtre, γλαυκὸν ὄμμα, littéralement un œil glauque. Glauque se dit en français d’un vert blanchâtre ou bleuâtre. C’est le sens qu’Aulu-Gelle (N. A., 11, 26) donne aussi au mot grec ; mais il ajoute que les anciens Romains, pour exprimer la teinte glauque de certains yeux, se servaient du mot coesia qui, selon Nigidius, a pour forme primitive coelia et désigne la couleur du ciel. Il semblerait alors que les mots γλαυκός et coesius indiqueraient une couleur plus voisine du bleu que du vert, le ciel ne paraissant vert que par suite d’effets de lumière tout à fait accidentels. — Sur le sens de ce mot, voir Gaedechens, Glaukos, der Meergott, P. 34, note 3.

h). Ξανθὴν κόμην… καὶ πυρσὴν καὶ ἡλιῶσαν… Ce sont les différentes nuances d’une même couleur comme l’indique ce passage d’Aulu-Gelle (2, 26) : ξανθὸς autem et ἐρυθρὸς et πυρρὸς et φοῖνιξ habere quasdam distantias coloris rufi videntur vel augentes eum vel remittentes, vel mixta quadam specie temperantes. Ἡλιῶσα doit, d’après cela, signifier la nuance la plus claire du blond ; ξανθή et πυρσή se rapprochent sans doute du rouge.

i). Aristodème de Carie ne nous est pas autrement connu. Peut-être est-ce celui qui est mentionné d’un mot dans Clément d’Alexandrie (Stromata, I, 225).

j). Par amour de la peinture, Ἐπὶ ζωγραφίᾳ. Vita Appoll., IV, 35, ἐδέθη ἐπὶ σοφίᾳ, in vincula ob philosophiam conjectus est.

k). On voyait dans le forum romain un tableau d’Eumélos représentant Hélène (Vit. Soph., II, 5). Nous ne savons rien de plus sur ce peintre. Ottfr. Müller (Man. d’Arch., I, 213) le rattache à l’époque des Antonins, Cf. Brunn, G. d. griech. K., II, P. 309.

l). Ἀφ’ ὧν… τοῦ δοκίμου ἐπιμελήσονται et quod bonum sit in ejusmodi rebus, animadvertant ; de façon qu’ils puissent remarquer ce qui est bien, et le distinguer de ce qui est mal. C’est en quoi consiste le goût.

m). Suivant Strabon, V, 346, 377, il y avait à Naples tous les cinq ans un concours de musique et de gymnastique.

n). À quatre ou cinq étages. Les constructions de ce genre paraissent avoir été rares. Hérodote parle avec admiration des maisons de Babylone qui ont trois ou