Page:Une galerie antique de soixante-quatre tableaux (Philostrate de Lemnos, trad. A. Bougot).pdf/529

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NOTES SUR LE TEXTE




Remarque. — Nous avons suivi en général le texte de l’édition Kayser ; les notes suivantes sont surtout destinées à justifier notre opinion quand nous nous sommes écarté de la leçon de Kayser ou du sens adopté par les commentateurs Olearius, Jacobs, Welcker, Kayser ou Westermann.


AVANT-PROPOS


a). Dans les manuscrits, le mot προοίμιον est suivi du mot Ἑλλαδίᾳ ou Ἑλλάδια. Dans le premier cas, il faudrait entendre que l’ouvrage est dédié à un certain Helladias ; dans le second, on ne sait trop ce que le mot signifierait. L’explication d’Olearius d’après laquelle Ἑλλάδια, mis pour Ἑλλαδικά, signifierait tableaux de l’école grecque, semble peu naturelle.

b). La réalité même, τὴν ἀλήθειαν, la vérité et par suite la réalité. Mépriser la peinture, ce n’est pas aimer les choses elles-mêmes dont elle est l’image. C’est un peu par mépris du monde extérieur que Pascal n’aimait pas la peinture : « Quelle vanité que la peinture qui attire l’admiration par la ressemblance des choses dont on n’admire pas les originaux ! » Art. XXV, no lv.

c). La raison, λόγον. C’est le sens donné à ce mot par Welcker ; et en effet trouver les justes proportions peut être considéré comme l’œuvre de la raison. Mais la proportion, συμμετρία, était aussi une qualité du style, et c’est un sophiste qui parle. Peut-être faudrait-il entendre avec Olearius et Heyne la science des proportions, par laquelle l’art de la peinture se rattache à l’art de la parole. Ce serait une pensée singulière ; mais Callistrate a bien comparé l’éloquence de Démosthène à l’art du statuaire ! Nous avons traduit de la façon la plus favorable pour le jugement et le bon goût de Philostrate. La première phrase de l’auteur, que nous présentons au public, ne doit pas être un objet d’étonnement ; les subtilités de la seconde, qui est parfaitement claire, n’auront que trop de quoi surprendre.

d). Ce qui apparaît dans le ciel, τὰ φαινόμενα. Les astres ou plutôt, comme le veut Olearius qui rapproche un passage de la Vie d’Apollonius (II, 22), les formes diverses que prennent les nuages. Le commencement de la phrase indique bien que Philos-