Page:Une page d'histoire (éd. Lemerre, 1886).djvu/43

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Ailleurs, elle lui dit : « Vos récits de Paris me mettent en joie avec les marques seures de vostre passion qui me sont plus chères que la vie… » Ces lettres sont datées de Valognes, où, pendant une absence de son père à Blois, elle a été confiée à madame d’Esmondeville, qui devait la décider à son mariage avec messire Jean Le Fauconnier, vieux et riche de plusieurs seigneuries. « Nous la trouvâmes, — dit-elle pittoresquement, — à moitié couchée sur une sorte de litière. Elle m’embrassa avec une espèce de pitié si froide et si dédaigneuse, que je demeurai ferme de colère et prête du tout à rejeter… Elle étoit entre temps et toujours couchée, occupée à rousler en ses doigts un chappelet et à pincher du thabac qu’elle fichoit mignardement dans son nez. À tout cecy, j’étais restée debout devant la dite d’Esmondeville, qui jettoit sur moi des regards si sévères que j’en étois toute meurtrie. — (L’horreur de l’inceste soupçonné commençait !) — Peu après de là, une vieille vint me prendre par mon écharpe et me conduisit maugré