Page:Une page d'histoire (éd. Lemerre, 1886).djvu/42

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transie se réfugiait-elle dans l’hypocrisie des frivolités et des insignifiances ?… Elle, plus libre, osa davantage dans une page que je vais citer, et où sa passion paraît déborder du contenu des mots, comme une odeur passe à travers le cristal d’un flacon hermétiquement fermé : « Mon ami, — écrit-elle, — j’ai reçu une lettre de vous de Paris, qui contient plusieurs choses qui méritent considération d’aucune desquelles il m’était souvenu des autres ; votre lettre que j’ai brûlée m’en a rafraîchi la mémoire et donné sujet de chérir à nouveau vostre passion à mon bien dont les félicités me sont encore présentes au cœur… Le pèlerinage de mes jours estant depuis vostre departie devenu triste et langoureux, partant ne doubtiez pas que je n’aye reçu vos propositions comme elles méritent et ne tiendra point à ce qui dépend de moi que vous n’obteniez entière satisfaction à ce que vous désirez et toutes les fois que vous jugerez à propos de vous témoigner que je suis, mon ami, votre fidèle sœur et amie, Marguerite. »