Page:Urfé - L’Astrée, Quatrième partie, 1632.djvu/16

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du corps et de l’esprit rendent si considerable dans le monde, fut conjurée de m’en faire le commandement de sa part. A cela madame la Princesse de Piedmont, sœur de mon Roy, genereuse et juste comme luy, joignit aussi le sien, de sorte que la honte de desobeyr à une si grande princesse et à mon maistre, fut cause que j’y consentis.

Je t’ay dit tout cela, cher lecteur, afin que tu m’excuses en mon entreprise si elle te semble un peu trop hardie, et que tu me fasses la faveur de croire que je n’ignore pas le respect qu’on a rendu de tout temps à la memoire des grands personnages qui nous ont devancez ; sans cela on ne trouveroit pas tant de vers imparfaits dans Virgile, et sans aller si loing, il se treuveroit peut-estre aujourd’huy des peintres qui acheveroient dans Fontainebleau les ouvrages de Freminet.

Juge donc, je te supplie, de mon dessein un peu favorablement, [6/7] et sçache encore, que ce n’est non plus le desir de me faire estimer qui m’a fait resoudre à escrire;