Page:Urfé - L’Astrée, Quatrième partie, 1632.djvu/221

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peu auparavant, et de fortune Tirinte, sans l’apercevoir, apres s’estre assis entre quelques sapins demeura quelque temps immobile, et les yeux arrestez sur quelques rochers qui estoient devant luy, en fin faisant un grand souspir, et les bras croisez sur l’estomac, Alciron ouyt qu’il profera tels vers [128/129] SONNET

Rochers, qui des saisons le pourvoir surmontes

Et des siàcles plus longs ne sentez point l’outrage,

Qui pouvez avoir veu durant un si long aage

De nature et de l’art les plus rares beautez.

Glaçons, par tant d’hyvers l’un sur l’autre adjoustez

Sans que l’onde s’y puisse entr’ourvrir un passage,

Et de qui la froideur jamais ne se soulage

Ny des soleils plus longs, ny des plus chauds estez:

Sources, de qui les eaux s’escoulent vaga