Page:Urfé - L’Astrée, Quatrième partie, 1632.djvu/35

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d’icy où il est, que nous en sommes grandement en peine. Nous voyons que Polemas a tous nos ambactes et solduriers à sa devotion, parce que ma mere, pensant bien faire, luy a donné un si ample pouvoir qu’il a eu le moyen de se les obliger en diverses occasions à nos despens. – Je vous asseure, madame, dit alors Leonide toute estonnée, que vous avez raison de dire que ce sont des affaires de grande importance, car je ne crois pas qu’il y en ait pour vous qui le puissent estre davantage. – Or m’amie, reprit Galathée, ce traistre qui ne sçait pas encore la perte que nous avons faitte va temporisant, et cependant a fait revenir celuy que vous appellez Climante, au mesme lieu où il souloit estre. Quant à moy, je croy que c’est pour essayer si par quelqu’autre ruse il pourra point attirer ma volonté pour espouser Polemas. Et Adamas qui estoit, comme je croy, adverty par vous de la meschanceté de cet homme, a supplié Amasis de le faire bien recognoistre, et si c’est le mesme abuseur, le vouloir faire prendre, car par luy on sçaura toute la trahison de Polemas, y ayant grande apparence, puis qu’il se fie en luy de ce qui me touche, qu’il ne luy aura pas caché le reste de son dessein. Nous estions en la maison d’Adamas quand ce dessein fut fait, et parce que je desirois grandement que vous ne fussiez pas plus long temps esloignée de moy, je dis qu’il n’y avoit personne qui se pust mieux acquitter de toute cette affaire que vous, qui avez fort souvent parlé à luy. Cependant nous sommes venues