Page:Urfé - L’Astrée, Quatrième partie, 1632.djvu/51

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dans un cabinet voisin, il commanda qu’on le fist entrer: Seigneur, luy dit le messager, apres l’avoir salué, et qu’il se vid seul ayec luy dans la chambre, vostre fidelle serviteur Meronte vous salue, et m’a commandé de ne donner cette lettre qu’entre vos mains, luy dit-il, en la luy presentant, et, de plus, m’a donné charge, apres que vous l’aurez leue, de vous dire quelque chose de sa part pour vostre service. Polemas alors, l’ayant decachetée, et leu que ce n’estoit qu’une lettre de creance, le prenant par la main, le tira le plus prés qu’il put de la porte du cabinet où estoit Climante, afin qu’il le pust ouyr, s’asseurant bien que c’estoit quelque chose qu’il seroit necessaire de luy communiquer, parce que ce Meronte estoit l’un des principaux bourgeois de la ville de Marcilly, qu’il s’estoit acquis de longue main pour l’un de ses plus affidez. Interrogeant donc celuy-cy, qui estoit son fils, il sceut de luy l’arrivée de Damon et de Madonte, l’honneur et les caresses qu’Amasis et Galathée leur faisoient, le soing que toutes deux avoient de ses blesseures, et l’opinion que les chirurgiens en avoient. Apres, il luy rendit compte de tous les gens de guerre qui se trou-[26/27]voient dans la ville, de quelle façon les gardes se faisoient, le peu d’apparence qu’il y avoit qu’Amasis et Adamas fussent entrez en doute de quelque entreprise; et bref, il l’assuroit que toutes les fois qu’il luy plairoit, il luy ouvriroit une porte sans aucune difficulté. Polemas receut ces nouvelles avec beaucoup de contentement; et apres avoir remercie Meronte de la continuation de sa fidelité et de son affection, il le conjura de vouloir