Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/1015

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pour obtenir le soulagement que vous ne refusez point aux miserables, et croyez que vous ne I’accorderez jamais à personne plus afligée, ny qui le desire davantage.

Ursace parla de ceste sorte, qui fit tourner les yeux de chacun sur luy, admirant sa constance et la fermeté de sa parole, car jamais il ne changea de voix ny de couleur. Et peu apres Olimbre se descouvrant, la teste, dit ainsi.

Demande d’OLimbre

Je veux mourir, seigneurs Massiliens, pour les mesmes raisons que mon amy vous a desduites, parce que, comme luy, j’ay perdu celle que j’aymois, et de plus, parce que je vois qu’il veut mourir. Car l’aymant plus que tout ce qui est en l’univers, je ne puis ny ne dois consentir qu’il se separe de moy. Je ne le puis, d’autant que l’amitié n’estant qu’une union de deux volontez, je n’aymerois point (et cela est impossible) si je consentois à ceste desunion. Et je ne le dois, parce que c’est contre le devoir d’un homme d’honneur de cesser d’aymer ce qu’avec raison il a commencé d’aymer. Or toutes raisons m’ont contraint à ceste amitié, car il est vertueux, bon amy et je luy suis obligé de la