Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/208

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apperceut les yeux
 De Phillis sa belle maistresse :
Voit-on encore telle déesse Ailleurs,
dit-il, que dans les cieux ?

II
 Phillis d’un esclat rougissant
Oyant ces mots devint plus belle :
En vain cette beauté nouvelle
Rend, dit-il, vostre œil plus puissant.

III
 Elle d’un gracieux sousris
Recevant cette flatterie :
Cessez, luy dit-il, je vous prie,
C’est faict, enfin Hylas est pris.

IV
  – Mais s’il plaint, dit-elle à l’instant,
Sa liberté, qu’il la repreine.
– Vous estes, dit-il, moins humaine
En pardonnant qu’en surmontant.

V
 Lien trop aymable et trop cher
Dont le captif craint qu’on le lasche :
Heureux amant, puis quil te fache
Quand tu vois qu’on te veut lascher !