Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/344

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Et quoy que sans doute il l’estime
Au pris de ce qu’il aymera,
Qu’il condamne comme d’un crime
Celuy qui moins l’estimera.

Huictiesme Table.

Qu’esprit d’un amour violant,
Il aille sans cesse bruslant,
Et qu’il languisse et qu’il souspire
Entre le vie et le trespas,
Sans toutesfois qu’il puisse dire
Ce qu’il veut, ou qu’il ne veut pas.

Neufiesme Table.

Mesprisant son propre sejour,
Son ame aille vivre d’amour
Au sein de celle qu’il adore,
Et qu’en elle ainsi transformé
Tout ce qu’elle aime et qu’elle honore,
Soit aussi de luy bien aymé.

Dixiesme Table.

Qu’il tienne les jours pour perdus
Qui loin d’elle sont despendus.
Toute peine soit embrassée
Pour estre en ce lieu desiré.
Et qu’il y soit de la pensée,
Si le corps en est separé.