Aller au contenu

Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/345

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Unziesme Table.

Que la perte de la raison,
Que les liens et la prison,
Pour elle en son ame il cherisse.
Et se plaise à s’y renfermer
Sans attendre de son service
Que le seul honneur de l’aimer.

Douziesme Table.

Qu’il ne puisse jamais penser
Que son amour doive passer :
Que d’autre sorte le conseille
Soit pour ennemy reputé,
Car c’est de luy prester l’aureille,
Crime de leze Majesté.

Hylas qui escoutoit ce que Silvandre lisoit : Je ne croy point ; dit-il, Silvandre, qu’une seule des parolles que tu as proferées soit escritte au tableau que tu tiens. Mais les ayant composées il y a long temps selon ton humeur melancholique, tu feins à cette heure de les lire pour leur donner plus d’authorité et tromper plus aysément toute cette troupe. – Cela seroit peut-estre faisable, respondit Silvandre, s’il n’y avoit icy que moy qui sceut lire et si ses loix estoient contraires à la raison ou aux anciens status d’amour. – Si ce que je te reproche n’estoit veritable,adjousta