Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/385

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LE
SIXIESME LIVRE
DE LA SECONDE
Partie d’Astrée.


Encores que la nuict fut des-ja bien fort avancée lors que ces bergeres se coucherent sur les juppes et sayes de leurs bergers, si est-ce qu’estant mal accoustumées de dormir sous le ciel seulement, et sur l’herbe, et principalement la nuict, elles demeurerent long temps à s’entretenir avant que le sommeil les saisist. Et parce que l’horreur de la nuict leur faisoit peur, elles se mirent et resserrerent presque toutes en un monceau. Et lors estant plus esveillées qu’elles n’eussent voulu, Diane qui de fortune se trouva plus pres de Madonte, apres quelques propos communs luy demanda quelle estoit la fortune qui l’avoit conduitte en cette contrée. – Sage Diane, respondit-elle, l’histoire