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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/482

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Comment, dit Ormanthe, madame sera bruslée. – Il n’y a point de doute, respondit-elle. – Ah ! Miserable, que je suis ! Repliqua cette fille, comment est-ce que les dieux me pardonneront : jamais sa mort ! – Et comment en estes-vous coulpable ? Adjousta ma nourrice. – Ah ! ma mere ! respondit Ormanthe, si vous me promettez de n’en rien dire, je vous raconteray un estrange accident. Et ma nourrice le luy ayant promis, elle luy dit que ç’avoit esté elle qui avoit fait cest enfant, et luy redit tout ce que viens de vous ranconter. – Ma mie, dit incontinent ma nourrice, allons, allons tost sauver la vie à tant de gens, et croyez que Dieu vous en sçaura gré ; et de plus je vous feray avoir de madame tout ce que vous voudrez. Voyez comme la verité se descouvre ! Cette fille suivit ma nourrice qui pour abreger, s’addressant hardiment à la royne, luy fit entendre tout ce que je vous ay dit, de fortune au mesme temps que le chevalier estranger parloit à moy.

Le meschanceté de Leriane estant donc descouverte par les armes, et par la confusion de cette fille, le roy commanda qu’elle fust mise dans le feu qui avoit esté preparé pour moy, quelques reproches qu’elle peut faire à sa niece, disant que ma nourrice l’avoit trompée et que la fille n’estoit pas en age