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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/507

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LE
SEPTIESME LIVRE
DE LA SECONDE
Partie d’Astrée.


Mais il est temps de revenir à Celadon que nous avons si longuement laissé dans sa caverne, sans autre compagnie que celle de ses pensées qui n’ avoient autre sujet que son bonheur passé et son ennuy present.

Quinze ou seize jours s’escoulerent de cette sorte avec si peu de soucy de la vie, que la tristesse le nourrissoit plus qu’autre chose qu’il se souclast de manger. Tout son plaisir estoit es ses imaginations, avec lesquelles il passoit les jours et les nuicts, qui luy estoient, mesme chose, puis qu’esloigné des yeux d’Astrée, les uns et les autres ne luy sembloient que des tenebres. Il n’avoit jamais eu accident en sa vie qui ne lui revint lors en la momoire, et par malheur il s’arrestoit tousjours d’advantage en ceux qui