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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/562

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deux bergeres avoient voulu emmener Phillis, mais qu’elle n’avoit voulu laisser Silvandre pour l’amour qu’il croyoit qu’elle luy portast. Les actions qu’il fit de la teste et des mains en la considerant, me firent avoir cette opinion. Cependant Silvandre recommença de chanter ces vers :


Sonnet


Que d’adorer seullement Diane, il est trop heureux.

Silvandre, qui te plains comme d’une injustice
Qu’à si belle maistresse Amour t’a destiné,
Rends luy grace plustost de t’avoir ordonné
De servir de victime en si beau sacrifice.

Depuis que ce grand Dieu d’un puissant artifice
Separant le cahos, le monde a façonné,
Jamais dedans le ciel ne fut imaginé
Rien plus beau que la belle à qui tu fais service.