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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/573

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LE
HUICTIESME LIVRE
DE LA SECONDE
Partie d’Astrée.


Quelque dessein que Leonide eust fait de n’avoir plus d’amour pour Celadon, si ne se pouvoit-elle deffaire entierement de la premiere affection qu’elle avoit eue pour luy, tant cette passion est difficillement arrachée quand elle a jetté de profondes racinesdans un cœur qui n’a point d’autre soucy. De sorte que la rencontre qu’elle avoit faite de luy, ne luy avoit pas rapporté un petit contentement ; mais le desplaisir de l’avoir veu en un miserable estat n’estoit pas moindre, et se rendoit encor plus grand, quand elle se representoit l’estrange resolution qu’il avoit faicte. Si bien qu’elle se trouvoit estrangement combatue, et ne sçavoit si elle se devoit plus resjouir de l’avoir trouvé, que s’attrister de l’estat