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Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/596

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principalement si vostre ouvrage luy estant directement consacré, vous n’adorez pas sur leurs gazons ceste déesse Astrée, mais luy en eslevant d’autres à costé de leurs chesnes, vous adressez vos vœux à ceste belle, comme à l’œuvre le.plus parfait qui soit sorty de ses mains.

Il faut donc plier ces arbres sur ce chesne, luy dit-il, luy en monstrant un assez beau, et arracher ces petits, afin d’y faire une place que nous dedierons à l’amitié ; et contre le pied du chesne, nous esleverons des gazons en forme d’autel, sur lequel je mettray un tableau qui sera le simbole de l’amitié. Et quand celuy-cy sera finy, nous y ferons une porte pour entrer dans un autre qui sera plus spacieux, et que nous appuyerons sur ce chesne, qui veritablement, dit-il, est admirable, luy monstrant un grand chesne qui s’eslevoit d’un seul tronc, et puis se separant en trois branches, les reunissoit en haut, et les resserroit sous une mesme escorce. Voyez-vous, luy dit-il, que le lieu monstre que l’on y a esté quelquefois ? J’y suis venu bien souvent faire des sacrifices pour le simbole que cet arbre a de Teutates, Hesus, Belenus, Tharamis, nostre Dieu. – Comment, mon pere, respondit Celadon, vous en nommez quatre, et vous ne dites que nostre Dieu ? Il faudroit dire nos Dieux. Je ne vous en eusse pas parlé pour une fois, mais vous l’avez desja plusieurs