Page:Urfé - L’Astrée, Seconde partie, 1630.djvu/649

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Chascun loua l’esprit de Silvandre, mais plus ceux qui sçavoient le subjet de sa perte et sur tout Astrée et Diane, leur semblant que s’il eust sceu leur intention, il n’eut pas mieux escrit cest epitaphe. Or les pleurs estant cessez, et le vacie et ses gens ayant emporté le reste des animaux sacrifiez et les vazes et autres instruments necessaires, Leonide prenant Chrisante par la main, sortit de ce Bois, cependant que d’une longue suitte, toute la trouppe venoit apres, ayant desja ramassé et remis leurs cheveux sous leurs coiffures. Et sembloit que Diane eust oublié la priere de Palemon, lors qu’Adraste et luy la supplierent de faire en sorte que Leonide et Chrisante ouyssent leurs plaintes, et en jugeassent comme elles trouveroient raisonnable.

Diane alors s’approchant de Leonide : Grande nymphe, luy dit-elle, lors que vous estes arrivée, ces bergers offencez de cette bergere, luy monstrant Doris, avoient voulu remettre leurs differens entre mes mains, mais je leur ay donné conseil d’attendre que cette ceremonie fust parachevée, et puis de s’en adresser à vous et à la sage Chrisante, s’il vous plaisoit d’en prendre la peine, m’asseurant que le jugement que vous en donneriez toutes deux, seroit si juste,